J'arrive au terme du cahier, du crayon et de mes dérangements digestifs.
Chacun aura tué l'autre avec l'arme qui lui était particulière.
Aimer une morte, c'est un peu facile, disent certains. Aimer celle que l'on a tuée, c'est pire : le romantisme n'a pas produit d'idée plus tarte à la crème. Pourquoi ai-je alors l'impression de ne pas mériter ces calomnies? J'ai bel et bien la certitude de vivre avec hirondelle. Un bisarre concours de circonstance à voulu que je la rencontre après l'avoir assassinée. Normalement les choses ne se déroulent pas dans cet ordre là.
C'est une histoire d'amour dont les épisodes ont été mélangées par un fou.
Avec Hirondelle l'histoire avait mal commencée, mais elle se termine mieux puisquelle ne finit pas. Je meurs de l'avoir mangée, elle me tue dans mon ventre, en douceur, d'un mal aussi efficace que discret. Je trépasse main dans sa main puisque j'écris : l'écriture est le lieu où je suis tombé amoureux d'elle. Ce texte s'arrêtera au moment exact de ma mort.